Partie II
EWALD & DORN
20.
En cette saison, le fleuve était particulièrement agité. Et n’importe quel matelot
savait que prendre la mer par ce temps aurait été suicidaire.
Seulement voilà, Dornbusch, capitaine indépendante, n’était pas n’importe quel
matelot.
Au bord du fleuve, les bateaux étaient solidement amarrés pour résister à la
tempête. Malgré la pluie et le vent, Dorn, chargée de matériel, préparait son
embarcation. Elle était seule sur les quais, tous les marins s’étant réfugiés à l’auberge du port.
C’est en allant charger ses vivres dans la cale qu’elle découvrit un homme
inconscient, un bâton à ses côté, et pour seul bagage un baluchon. « Voilà qui n’est
pas banal », pensa-t-elle. Elle s’approcha pour vérifier s’il était mort. L’homme eût
un spasme. Dorn courut à l’auberge pour cherche de l’aide.