28.
« Qui est-ce… Reviens… l’Egregore… »
Je me réveillai en sursaut. J’avais déjà fait ce rêve…
J’avais mal partout. « Où suis-je ? »
Je regardai autour du moi. Une pièce exiguë et sombre. J’étais allongé dans une
sorte de hamac.
Tout me revint en mémoire. Radomìr me disant que j’avais été empoisonné.
Malgré cela, j’avais fui pour l’éloigner lui et Merunka du danger. Et à grand peine,
j’avais atteint le port. Je m’étais caché dans la cale déverrouillée d’un bateau et j’ai
dû m’évanouir à cause du poison et de la douleur.
« Au moins, je ne suis plus poursuivi. Bartek doit me croire mort. Je dois retourner
protéger Merunka et son père de Tadeusz », songeai-je.
Bartek. Le poison.
Je mis la main sur mon flanc, là où il avait porté son coup fatal. Un pansement. « Je
suis vivant… mais je devrais être mort. Quelqu’un m’a soigné. »
Je tentai de me mettre sur pied. C’est à ce moment que je réalisai que je me trouvai
sur une embarcation en mouvement. Je chutai, encore trop faible pour garder
l’équilibre. En relevant la tête, je vis mon bâton posé contre une paroi près de la
porte, à côté de mes affaires. Je me relevai avec peine.
Quelqu’un m’avait soigné et était en train de naviguer. Une seule question
demeurait : ami ou ennemi ?
Nous n’étions plus au port. Je ne pouvais aller nul part. Mais j’étais prêt à me
défendre. Je saisis mon bâton et sortis d’un pas chancelant.