49.
J’entendis des pas. Mon heure approchait. La confrontation était inévitable et de
manière étrange, cette idée m’apaisait. Je ralentis ma respiration. Inspirer. Expirer.
Les pas se rapprochaient toujours plus. J’entendis des voix étouffées. Je me levai,
l’arbalète en joue. Si mon destin était de partir aujourd’hui, j’étais décidé à partir
avec les honneurs.
Les voix se firent plus distinctes. Ils étaient deux. Je passai prudemment la tête hors
de ma cachette et je n’en crus pas mes yeux.
« Dorn ! Ewald ! »
Ewald tourna la tête et me reconnut. « Cantor ! », cria-t-il.
« Chut ! » lui dis-je en leur faisant signe de s’approcher. « Qu’est-ce qui vous prend ?
Vous voulez mourir ? »
« Je vous avais dit que nous viendrions vous chercher. »
« Merci, mais vous devez vous mettre à l’abri. Je refuse que des gens meurent à cause de moi, je croyais vous l’avoir dit ! »
Dorn et Ewald se regardèrent une seconde.
« Non », répondit Dorn avec détermination.
« Descendez un peu de vos grands chevaux, Cantor ! Un jour ou l’autre vous devez
accepter de l’aide, vous n’êtes pas un dieu ! »
J’eus soudain l’impression de me faire sermonner par mon père. Cela me troubla.