[EGREGORE] Partie II, chapitre 45

45.
J’avais encore, en souvenir de ma dernière rencontre avec Bartek, une cicatrice
toute fraîche sur le flanc. Je ne m’attendais pas à ce qu’il me retrouve aussi vite. Il se
dirigea vers moi avec son épée.
Je savais d’expérience que je n’étais pas de taille, de plus mes vêtements humides
me ralentissaient. Je me retournai et me mis à courir dans l’autre sens. Je slalomais
à toute vitesse dans les rues et les ruelles de la ville pour tenter de le semer, mais il
me talonnait de près. Je finis par atteindre une place fréquentée. A mon arrivée, les
gens se retournèrent et me virent. Je me doutais que la ville grouillait de chasseurs
de primes. Ceux du port n’étaient pas les seuls.
Devant moi, les chasseurs. Derrière moi, un assassin particulièrement opiniâtre.
Lorsqu’ils sortirent leurs armes, les civils fuirent. Bartek me rattrapa à ce moment-
là. J’étais cerné.
Ils attaquèrent. J’esquivai et je parai leurs coups tout en essayant de me frayer un
chemin de l’autre côté de la place. Avec mon bâton, je parvins à établir une distance
avec mes assaillants, lorsque derrière eux, juché sur des caisses, je vis un autre
chasseur armer une arbalète.
Heureusement, les chasseurs de primes étaient moins entraînés que les assassins. Et j’avais une idée.
Il fallait que j’agisse vite. Je parvins à en assommer trois, je parai et
esquivai les autres pour atteindre le chasseur à l’arbalète. Je le maîtrisai et
l’assommai pour lui prendre son arme avant qu’il puisse tirer.