[EGREGORE] Partie III, chapitre 65

65.
Elle était magnifique. Radieuse. Sa longue chevelure partageait avec les pleines
lunes des nuits d’été sa couleur argentée. Elle se déplaçait avec la grâce d’une biche
à travers les bois. Et son sourire.
C’est avec ce sourire qu’elle s’approcha de moi. Et je devais la fixer depuis un peu
trop longtemps, car c’est avec ce sourire qu’elle me mit une claque qui me ramena à
la réalité.
C’était ce qu’on pouvait appeler un franc premier contact. Je vis Dorn retenir un
fou rire. Même Ewald eut un sourire en coin.
« Ahem… je vous présente Hasel, ma grand-mère », dit Sanja pour briser le silence.
Son nom, ou tout du moins quelque chose en elle, ne m’était pas inconnu. Elle me
tendit la main avec aplomb. « Enchantée », me dit-elle. « A présent que vous êtes
parmi nous, un thé, ça vous dit ? Je les cultive moi-même. »
« Heu… oui, bien sûr », répondis-je un peu embrouillé. Pendant que je remettais de
l’ordre dans mes idées, Sanja remit le panier plein de sa cueillette à sa grand-mère,
ainsi que mon bâton et ma sacoche. Puis nous les suivîmes toutes les deux à
l’intérieur.