[EGREGORE] Partie III, chapitre 74

74.
Radomìr, flanqué de ses deux gardes, atteignit la maison de Tadeusz. Une grande
maison de pierre en plein centre d’un domaine verdoyant. Typique des gens
fortunés.
« Vous, vous faites le gué sur le chemin. Et vous, vous m’accompagnez. », ordonna
Radomìr.
Puis, il se dirigea vers la porte. C’était une porte en bois massif avec un heurtoir.
Radomìr s’impatientait à nouveau. Il frappa frénétiquement le heurtoir et un
domestique patibulaire vint ouvrir. Alors il sortit le document signé. « C’est pour
une perquisition. »
Radomìr espérait que cela suffirait à le faire s’écarter, mais il n’en fut rien.
« Personne ne rentre en l’absence de monsieur Tadeusz. Au revoir. »
Le domestique s’apprêtait à refermer la lourde porte sur Radomìr, quand ce dernier
se souvint de la recommandation impériale et des explications du chef. Il tenta le
coup.
« Nous sommes mandatés par l’Empereur. Vous tenez vraiment à nous fermer la
porte au nez ? »
Le domestique s’interrompit. Il rouvrit la porte et jaugea Radomìr.
« Vous ? Mandaté par l’Empereur ? »
« J’ai un document qui le prouve. »
« Vous ressemblez à un fermier », dit le domestique en se gaussant. Radomìr
transpirait. Mais il voulait à tout prix retrouver sa fille. Il regarda le domestique
droit dans les yeux, en soutenant son regard.
« Vous voulez prendre ce risque ? »
Le domestique hésita, pesant le pour et le contre. Puis il finit par le laisser entrer.
Lui et le garde passèrent la maison au peigne fin, mais ne trouvèrent aucune trace
de Merunka.